L'union de la gauche Deux stratégies se succèdent au sein de la gauche non
communiste pour préparer l'élection
présidentielle de 1965, première élection du président de la République au
suffrage universel direct depuis 1848 :
candidature de Gaston Deferre (L'Express :
"Monsieur X") et création pour le soutenir d'une fédération regroupant la
gauche non communiste (SFIO, clubs) et le centre (Parti
Radical, Mouvement Républicain Populaire). C'est-à-dire la reconduction
des coalitions de "troisième force" de la IVe République. Gaston Defferre
renonce à sa candidature après l'échec de la création de cette "grande
fédération"
candidature de François Mitterrand (issu du club
Convention des Institutions Républicaine) et création pour le soutenir d'une
Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste (FGDS) regroupant la gauche
non communiste (SFIO, clubs) et le centre laïc (Parti
Radical)
Soutenu par tous les partis de gauche (FGDS, PSU,
PCF), François Mitterrand met en ballottage Charles de
Gaulle à l'élection présidentielle de 1965.
Favorable à l'union de la gauche, la FGDS conclut en décembre 1966 un accord de
désistement réciproque avec le Parti Communiste Français (PCF)
pour le second tour des élections législatives de 1967. Les
évènements de mai 1968 et le raz-de-marée gaulliste des élections législatives
de 1968 mettront cependant fin à la FGDS : François Mitterrand quitte sa
présidence après le départ du Parti Radical.
Pour l'élection présidentielle de 1969
tous les partis de gauche présentent un candidat (opération "stop Mitterrand") :
Gaston Defferre pour le nouveau
Parti Socialiste (PS), Michel Rocard pour la
Parti Socialiste Unifié (PSU), Jacques Duclos pour le PCF.
La gauche n'accède pas au second tour de l'élection présidentielle où
s'affrontent le néo-gaulliste Georges Pompidou et le centriste Alain Poher.
À partir de 1969, la SFIO s'élargit aux clubs et devient le nouveau
Parti Socialiste (PS). En 1971, François
Mitterrand (issu du club Convention des Institutions Républicaines) en devient
le premier secrétaire. Après la conclusion d'un programme commun de gouvernement
entre le
PS et le PCF en juin
1972 (élargi en juillet à l'aile gauche du Parti Radical),
François Mitterrand est soutenu par tous les partis de gauche pour l'élection
présidentielle de 1974 et frôle la victoire. Malgré la
rupture de l'union de la gauche en septembre 1977 et la présence de candidats de
tous les partis de gauche à l'élection
présidentielle de 1981, François Mitterrand est élu président de la
République et le
PS obtient la majorité absolue aux élections législatives de
1981.
|
radicaux (de gauche) |
SFIO - PS |
PSU |
PCF |
1965 |
F. Mitterrand
premier tour : 31,72%
second tour : 44,80% |
1969 |
|
G. Defferre
05,01% |
M. Rocard
03,61% |
J. Duclos
21,27% |
1974 |
F. Mitterrand
premier tour : 43,25%
second tour : 49,19% |
1981 |
M. Crépeau
02,21% |
F. Mitterrand
premier tour : 25,85%
second tour : 51,76% |
H. Bouchardeau
01,11% |
G. Marchais
15,35% |
L'hégémonie socialiste La gauche est actuellement composée d'une planète centrale,
le
Parti Socialiste (PS), et de quatre satellites
:
-
le Parti Communiste Français (PCF),
qui poursuit son déclin électoral. Le
PCF a participé aux gouvernements Mauroy de 1981-1984
puis Jospin de 1997-2002 ("gauche plurielle"). Devenu un parti de gouvernement,
il a abandonné aux extrêmes sa "fonction tribunicienne" (Georges Lavau, À quoi
sert le parti communiste français, Fayard, 1981). Aux élections présidentielles
de 2002 et
2007, le candidat du PCF (Robert
Hue puis Marie-George Buffet) a obtenu moins de 5% des suffrages exprimés et a été
devancé par l'extrême gauche trotskiste (Arlette Laguiller
et
Olivier
Besancenot en 2002;
Olivier
Besancenot en 2007). Le
PCF est actuellement en concurrence avec Les Verts
pour la place de premier partenaire du
PS au sein de la gauche.
-
Les Verts : le parti écologiste
a abandonné en 1993 son positionnement "ni droite ni gauche" (Antoine Waechter).
Participant à la "gauche plurielle" de 1997, les écologistes de gauche ont
effectué la même année leur entrée à l'Assemblée nationale et au gouvernement
Jospin avec Dominique Voynet puis Yves
Cochet.
-
le Parti Radical de Gauche (PRG) :
allié du
PS depuis les élections législatives de 1973
(Union de la Gauche Socialiste et Démocrate), les radicaux de gauche ne forment
pas une force politique autonome. C'est sans succès qu'ils sont partis seuls à
la bataille électorale (présidentielle de 1981;
européennes de 1984, en coalition avec le centriste Olivier Stirn et
l'écologiste Brice Lalonde; présidentielle de
2002), sauf aux
élection élections européennes de 1994 (12%) en
raison de la personnalité de leur tête de liste : Bernard Tapie. à noter que
cette liste avait la préférence officieuse du président de la République
François Mitterrand face à la liste PS conduite par Michel Rocard.
-
le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC)
: courant national-républicain de Jean-Pierre Chevènement (ex-PS).
Après l'élimination de Lionel Jospin dès le premier tour de
l'élection présidentielle de
2002, Ségolène Royal a bénéficié en
2007 d'un phénomène de "vote utile" à
gauche :
- soutien, dès le premier tour, du PRG et du
MRC
- au premier tour, entre 45% (CSA) et 48% (Ipsos) des électeurs ayant voté
pour Noël Mamère en
2002 ont voté pour Ségolène Royal en 2007
- au premier tour, entre 23% (CSA) et 29% (Ipsos) des électeurs ayant voté
pour Robert Hue en
2002 ont voté pour Ségolène Royal en 2007
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