Parti National Breton (PNB) : Différence entre versions

De France Politique
Ligne 138 : Ligne 138 :
 
[[Catégorie:Partis politiques]]
 
[[Catégorie:Partis politiques]]
 
[[Catégorie:Partis politiques IIIe République]]
 
[[Catégorie:Partis politiques IIIe République]]
 +
[[Catégorie:Mouvements pétainistes et collaborationnistes 1940-1944]]
 
[[Catégorie:Partis politiques Bretagne]]
 
[[Catégorie:Partis politiques Bretagne]]
 
[[Catégorie:Mouvements régionalistes]]
 
[[Catégorie:Mouvements régionalistes]]

Version du 25 juin 2015 à 14:15

Période 1931-1939/1944
Nom Parti National Breton (PNB)
Positionnement Extrême droite
Idéologie Autonomisme breton
Coalition électorale
Affiliation internationale
Affiliation européenne
Parlement européen
Site Internet


Chronologie

Date Évènement
1946
18/06
Nouvelle condamnation à mort d'Olivier Mordrel.
1944
20/03
Décès de François Debauvais.
1943
04/09
La Résistance exécute Yann Bricler à Quimper.
1940
02/12
Démission d'Olivier Mordrel. Le 8 décembre, il est remplacé à la direction du parti et de L'Heure Bretonne par Raymond Delaporte.
1940
20/10
Reconstitution du Parti National Breton (PNB) sous la direction d'Olivier Mordrel, qui écartera François Debauvais.
1940
03/08
Le Conseil national breton transmet un mémoire Bretagne Libre au ministre allemand des affaires étrangères.
1940
14/07
Premier numéro de L'Heure Bretonne.
1940
03/07
Création à Pontivy (Morbihan) d'un "conseil national breton"[1]:
  • Le Conseil national breton déclare, au nom du peuple breton, qu'en toute éventualité la situation de la Bretagne ne pourra plus être après la guerre celle qu'elle était avant. Le système qui condamnait la Bretagne est anéanti à jamais et tous les principes sur lesquels il était fondé se sont effondrés.
  • Le Conseil national breton, organe représentatif des Bretons soucieux du bien collectif et de l'honneur de leur peuple agira à l'heure choisie par lui pour doter la Bretagne d'un État national, dans son cadre naturel et dans l'esprit de sa tradition, afin qu'elle puisse vivre enfin en nation organisée, libre de ses aspirations et maîtresse de ses intérêts
  • La constitution de l'État Breton, répudiant les habitudes de désordre et d'injustice sociale qui ont causé la perte de la France, s'inspirera des principes suivants:
    • La Bretagne aux Bretons;
    • Le bien de la communauté bretonne comme loi suprême, au-dessus de tous les égoïsmes;
    • L'unité, la responsabilité et l'indépendance de la direction.
  • Le statut international de l'État breton, la nature de ses relations avec la France et l'Allemagne seront définis par des accords librement discutés dans le cadre des possibilités offertes par les nouvelles conditions générales.
  • Dans la guerre qui se poursuit contre l'hégémonie anglaise, le peuple breton tient à affirmer qu'il est, de tout cœur, contre le vieil ennemi des Celtes.
  • Le Conseil national breton compte que chacun ayant compris que nous avons peu de temps pour aboutir, assurera le succès rapide de l'action entreprise en ce jour, en engageant sans réserve son corps, sa volonté et ses biens dans la lutte ainsi qu'en faisant montre de caractère et de discipline."

Programme:

  • Le peuple breton forme une Communauté ethnique, spirituelle, politique, sociale, économique.
  • La souveraineté réside dans la Communauté du peuple. Les devoirs et les droits de chaque Breton sont définis par l'intérêt de la Communauté.
  • L'établissement de l'État breton et le relèvement de la Bretagne exigent la direction d'un chef responsable. Assisté d'un conseil, le chef exécute la volonté du peuple en liaison avec des assemblées représentant les forces vivantes de la nation.
  • Tout Breton digne de ce nom sera appelé à participer aux affaires publiques dans la mesure de ses capacités.
  • La liberté religieuse sera garantie à tous les Bretons. Les rapports de l'État breton et de l'Église seront réglés par un concordat.
  • La liberté d'enseignement sera rétablie. Les établissements d'enseignement concourant à l'éducation morale et nationale de la jeunesse resteront soumis à la surveillance de l'État. L'enseignement postscolaire et professionnel sera réalisé.
  • Les langues officielles seront le Breton, langue nationale, et le Français. L'enseignement des deux langues sera assuré suivant les besoins et les intérêts du peuple breton. La Bretagne sera dotée d'un enseignement universitaire complet. Une université celtique sera créée en Basse-Bretagne.
  • La presse, la radio, l'édition devront concourir au relèvement national.
  • La famille est la cellule organique de la communauté bretonne et jouira comme telle de la protection la plus complète.
  • La santé, la moralité publique et la répression de l'alcoolisme seront assurées de façon rigoureuse.
  • La terre et les immeubles sis en Bretagne ne peuvent appartenir qu'à des Bretons.
  • Les richesses bretonnes accaparées par les Français feront retour à l'État Breton.
  • Le travail est la base de la richesse économique et de la communauté bretonne. Les travailleurs, paysans, ouvriers, marins, artisans, seront placés sous la protection de la communauté; du travail et des salaires vitaux seront assurés à tous. La stabilité des prix établie, la spéculation et l'usure seront interdites. Des prix rémunérateurs seront assurés aux denrées agricoles. Chaque catégorie de travailleurs sera représentée auprès de l'État.
  • Le commerce et l'industrie seront libres sous réserve du respect des besoins de l'économie nationale.
  • Les pêcheurs et les marins garderont le bénéfice de leur statut qui sera amélioré au plus vite. L'industrie de la pêche et les industries annexes seront réorganisées de façon à assurer des salaires vitaux aux pêcheurs et aux ouvriers d'usine, par rétablissement de contrats saisonniers et l'accroissement des débouchés.
  • Les fonctionnaires bretons resteront en place. Le service des retraites et pensions sera garanti aux bénéficiaires bretons actuels et les réajustements nécessaires seront faits.
  • L'équipement économique et la mise en valeur de la Bretagne seront immédiatement entrepris sur la base d'un plan de longue durée et exécuté dans l'ordre d'urgence tels que: modernisation des villes et des moyens de transport, logements ouvriers, reconstruction des fermes, chemins ruraux et routes, aménagement des ports de pêche et de commerce, ouverture de mines, création de centres d'artisanat et d'industries locales. Les ouvriers et les artisans en chômage seront appelés par priorité à l'exécution du plan.
  • Les loisirs et les vacances des travailleurs seront orientés vers la vie saine par les sports, les voyages et la culture, afin que chacun trouve la récompense de son effort dans la joie de vivre.
1940
07/05
Olivier Mordrel et François Debauvais condamnés par le tribunal militaire de Rennes à la peine de mort par contumace.
1940
00/01
Début de publication des bulletins Ouest-Information et Lizer-Brezel. Extrait[2]: "Nos ennemis depuis toujours et ceux de maintenant sont les Français. Ce sont eux qui n'ont cessé de causer du tort à la Bretagne."
1939
25/10
Olivier Mordrel (directeur du PNB et de Breiz Atao) et François Debauvais (membre du comité exécutif du PNB, rédacteur en chef de Breiz Atao, directeur de Stur) publient des Pays-Bas une déclaration (diskleriadur) en breton, français, anglais, allemand et néerlandais[3]:

"La France, après avoir, en rupture unilatérale du traité de 1532, supprimé en 1790 l'autonomie politique de la Bretagne, legs d'un passé millénaire d'indépendance, prive le peuple breton depuis 150 ans de toute existence nationale.

C'est en vain que, durant plus d'un siècle, les patriotes bretons se sont élevés contre un état de choses inacceptable. Aux revendications les plus modestes, la France a répondu par une volonté toujours plus forte de faire disparaître les Bretons en tant que peuple et nationalité distincts. C'est pourquoi nous avons compris que seule la séparation de la Bretagne et de la France pouvait arracher notre peuple à la décomposition et à l'abandon économique auxquels le condamne la domination étrangère.

Non content d'entraver par tous les moyens légaux et arbitraires le développement du mouvement nationaliste breton, organisé en parti politique depuis 1927, le gouvernement a adopté le 24 mai 1938, un décret-loi - supprimant pour les patriotes bretons la liberté d'opinion - qui lui a permis d'en condamner plusieurs à des années de prison et à de lourdes amendes.

Jugeant ces dispositions législatives, pourtant incompatibles avec les principes élémentaires du droit français, encore insuffisantes, il a pris un nouveau décret- loi le 29 juillet 1939, qui assimile la propagande bretonne à l'espionnage et à la haute trahison, en remet la répression aux tribunaux militaires, la punit de déportation et dans certains cas, de mort.

Le Parti national, pourtant légal, a été dissous et ses biens séquestrés, ses journaux, revues et publications saisies et prohibées, ses réunions et son congrès annuel interdits.

Des Bretons seront poursuivis, emprisonnés et mis au secret sur le simple soupçon de patriotisme breton.

La France, en mettant ainsi les patriotes bretons hors-la-loi, manifeste clairement sa volonté d'en finir avec la nation bretonne et son action de pure force justifie les réactions inévitables.

Le chef du gouvernement français a dit dans son discours du 21 septembre que l'Allemagne 'avait trouvé quelques traîtres en Bretagne'[4].

Il a menti! Les hommes qui, depuis plus d'un siècle, consacrent leur vie au relèvement de la langue et de la conscience nationale de la Bretagne, ne sont au service d'aucun pays étranger.

Fidèles à la mission que nous avons reçue de faire entendre la voix de la Bretagne, nous avons dû nous exiler en terre étrangère pour y poursuivre la route que nous nous sommes tracée et dont rien ne nous détournera.

Interprètes des générations passées et présentes, gardiens de la tradition de liberté nationale, de Nominoë, roi de Bretagne au IXe siècle jusqu'à La Rouerie, Cadoudal et aux Chouans de la Révolution, nous invitons les Bretons à servir la Patrie, plus en danger actuellement qu'à aucun moment de son histoire.

La Bretagne n'est pas entrée dans cette guerre comme une province française. Elle a repris conscience de son destin propre et elle lutte pour elle-même. La Bretagne veut son indépendance, comme sa sœur l'Irlande, l'unité. L'une et l'autre aspirent à faire renaître l'antique et noble culture celtique.

Notre lutte symbolisée le 7 août 1932 par la destruction à Rennes du monument de l'Union de la Bretagne à la France et depuis par les actes de force de Gwenn ha Du, ne prendra fin qu'avec notre victoire.

Que nos compatriotes se considèrent comme déliés de tout engagement à l'égard de la France. Que leurs actes visent seulement à constituer la force bretonne qui nous rendra la libre disposition de nous-mêmes et le droit à la vie[5]."

1939
19/10
Décret de dissolution du Parti National Breton (PNB).
1938
17/12
François Debauvais (un an de prison et 2.000 francs d'amende) et Olivier Mordrel (un an de prison avec sursis et 2.000 francs d'amende) condamnés par le tribunal correctionnel de Rennes pour "propagande antifrançaise susceptible de porter atteinte à l'intégrité du territoire national". La condamnation sera confirmée par la cour d'appel de Rennes.
1938
27-28/08
Congrès à Guingamp (Côtes-du-Nord).
1931
27/12
Congrès fondateur à Landerneau (Finistère) du Parti National Breton (PNB) à partir de l'éclatement du Parti Autonomiste Breton (PAB): Olivier Mordrel, François Debauvais, Yann Bricler.


Tous droits réservés Laurent de Boissieu pour France-politique.fr


  1. Source: Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch, 1978.
  2. Source: Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch, 1978.
  3. Source: Histoire de notre temps 1, textes présentés par Robert Aron, Plon, 1967.
  4. Allocution radiophonique d'Édouard Daladier: "L'Allemagne a tenté de développer dans notre pays une propagande qui visait au démembrement de notre patrie. Elle a cherché à provoquer par l'argent de prétendus mouvements autonomistes afin de séparer nos provinces les unes des autres. Elle a fait imprimer des cartes géographiques où notre pays est amputé et disloqué. Elle a déguisé des Allemandes en Alsaciennes pour les faire parader dans des congrès et dans des fêtes. Elle a cherché si elle pourrait trouver à prix d'or quelques traîtres en Bretagne ou en Alsace."
  5. Source pour ce dernier paragraphe: Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch, 1978.