Parti National Breton (PNB)
Période | 1931-1939/1944 | ||
Nom | Parti National Breton (PNB) | ||
Positionnement | Extrême droite | ||
Idéologie | Indépendantisme breton, autonomisme breton | ||
Coalition électorale | |||
Affiliation internationale | |||
Affiliation européenne | |||
Parlement européen | |||
Site Internet |
Chronologie
Date | Évènement |
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1946 18/06 |
Nouvelle condamnation à mort d'Olivier Mordrel. |
1944 20/03 |
Décès de François Debauvais. |
1943 15/12 |
Rupture avec Célestin Lainé, qui renomme sa milice en Bezen Perrot (du nom de l'abbé Jean-Marie Perrot, exécuté par la Résistance le 12 décembre 1943). |
1943 11/11 |
Célestin Lainé fonde en marge du parti une milice[1], Bezen Kadoudal, intégrée à la Waffen-SS en tant que "Bretonische Waffenverband der SS". |
1943 04/09 |
La Résistance exécute Yann Bricler à Quimper. |
1942 05-06/09 |
Second "congrès des cadres" à Rennes (Ille-et-Vilaine). |
1941 07/09 |
Premier "congrès des cadres" à Rennes (Ille-et-Vilaine). |
1940 02/12 |
Démission d'Olivier Mordrel (indépendantiste et pro-nazi). Le 8 décembre, il est remplacé à la direction du parti et de L'Heure Bretonne par Raymond Delaporte (autonomiste et pétainiste). |
1940 20/10 |
Reconstitution du Parti National Breton (PNB) sous la direction d'Olivier Mordrel, qui écartera François Debauvais. |
1940 03/08 |
Le Conseil national breton transmet un mémoire Bretagne Libre! au ministre allemand des affaires étrangères. |
1940 14/07 |
Premier numéro de L'Heure Bretonne. Le journal titre "La Bretagne existe désormais officiellement", expliquant qu'"en réparant le dédain dont la Bretagne fut pendant 150 ans l'objet de la part de l'administration française, les autorités allemandes ont reconnu officiellement notre pays 1. en créant un poste de gouverneur de la Bretagne[2] 2. en groupant les cinq départements sous son autorité". |
1940 03/07 |
Création à Pontivy (Morbihan) par François Debauvais (directeur), Olier/Olivier Mordrel, Célestin Lainé (ex-Gwenn ha Du) et Marcel Guieysse d'un "conseil national breton"[3]:
Programme:
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1940 07/05 |
Olivier Mordrel et François Debauvais condamnés par le tribunal militaire de Rennes à la peine de mort par contumace pour atteinte à la sûreté extérieure de l'État et à l'intégrité du territoire, maintien ou reconstitution d'un groupement dissous, provocation de militaires à la désobéissance, envoi de tracts subversifs et trahison. |
1940 00/01 |
Début de la publication des bulletins Ouest-Information et Lizer-Brezel. Extrait[4]: "Nos ennemis depuis toujours et ceux de maintenant sont les Français. Ce sont eux qui n'ont cessé de causer du tort à la Bretagne." |
1939 25/10 |
Olivier Mordrel (directeur du PNB et de Breiz Atao) et François Debauvais (membre du comité exécutif du PNB, rédacteur en chef de Breiz Atao, directeur de Stur) publient des Pays-Bas une déclaration (diskleriadur) en breton, français, anglais, allemand et néerlandais[5]:
"La France, après avoir, en rupture unilatérale du traité de 1532, supprimé en 1790 l'autonomie politique de la Bretagne, legs d'un passé millénaire d'indépendance, prive le peuple breton depuis 150 ans de toute existence nationale. C'est en vain que, durant plus d'un siècle, les patriotes bretons se sont élevés contre un état de choses inacceptable. Aux revendications les plus modestes, la France a répondu par une volonté toujours plus forte de faire disparaître les Bretons en tant que peuple et nationalité distincts. C'est pourquoi nous avons compris que seule la séparation de la Bretagne et de la France pouvait arracher notre peuple à la décomposition et à l'abandon économique auxquels le condamne la domination étrangère. Non content d'entraver par tous les moyens légaux et arbitraires le développement du mouvement nationaliste breton, organisé en parti politique depuis 1927, le gouvernement a adopté le 24 mai 1938, un décret-loi - supprimant pour les patriotes bretons la liberté d'opinion - qui lui a permis d'en condamner plusieurs à des années de prison et à de lourdes amendes. Jugeant ces dispositions législatives, pourtant incompatibles avec les principes élémentaires du droit français, encore insuffisantes, il a pris un nouveau décret- loi le 29 juillet 1939, qui assimile la propagande bretonne à l'espionnage et à la haute trahison, en remet la répression aux tribunaux militaires, la punit de déportation et dans certains cas, de mort. Le Parti national, pourtant légal, a été dissous et ses biens séquestrés, ses journaux, revues et publications saisies et prohibées, ses réunions et son congrès annuel interdits. Des Bretons seront poursuivis, emprisonnés et mis au secret sur le simple soupçon de patriotisme breton. La France, en mettant ainsi les patriotes bretons hors-la-loi, manifeste clairement sa volonté d'en finir avec la nation bretonne et son action de pure force justifie les réactions inévitables. Le chef du gouvernement français a dit dans son discours du 21 septembre que l'Allemagne 'avait trouvé quelques traîtres en Bretagne'[6]. Il a menti! Les hommes qui, depuis plus d'un siècle, consacrent leur vie au relèvement de la langue et de la conscience nationale de la Bretagne, ne sont au service d'aucun pays étranger. Fidèles à la mission que nous avons reçue de faire entendre la voix de la Bretagne, nous avons dû nous exiler en terre étrangère pour y poursuivre la route que nous nous sommes tracée et dont rien ne nous détournera. Interprètes des générations passées et présentes, gardiens de la tradition de liberté nationale, de Nominoë, roi de Bretagne au IXe siècle jusqu'à La Rouerie, Cadoudal et aux Chouans de la Révolution, nous invitons les Bretons à servir la Patrie, plus en danger actuellement qu'à aucun moment de son histoire. La Bretagne n'est pas entrée dans cette guerre comme une province française. Elle a repris conscience de son destin propre et elle lutte pour elle-même. La Bretagne veut son indépendance, comme sa sœur l'Irlande, l'unité. L'une et l'autre aspirent à faire renaître l'antique et noble culture celtique. Notre lutte symbolisée le 7 août 1932 par la destruction à Rennes du monument de l'Union de la Bretagne à la France et depuis par les actes de force de Gwenn ha Du, ne prendra fin qu'avec notre victoire. Que nos compatriotes se considèrent comme déliés de tout engagement à l'égard de la France. Que leurs actes visent seulement à constituer la force bretonne qui nous rendra la libre disposition de nous-mêmes et le droit à la vie[7]." |
1939 19/10 |
Décret de dissolution du Parti National Breton (PNB). |
1938 17/12 |
François Debauvais (un an de prison et 2.000 francs d'amende) et Olivier Mordrel (un an de prison avec sursis et 2.000 francs d'amende) condamnés par le tribunal correctionnel de Rennes pour "propagande antifrançaise susceptible de porter atteinte à l'intégrité du territoire national". La condamnation sera confirmée par la cour d'appel de Rennes. |
1938 27-28/08 |
Congrès à Guingamp (Côtes-du-Nord). |
1937 12-13/08 |
Congrès à Carhaix (Finistère): la tendance influencée par le nazisme (Olivier Mordrel, Célestin Lainé) l'emporte sur la tendance conservatrice (Raymond et Yves Delaporte, qui quittent le parti). |
1934 01/09 |
Premier numéro de la revue théorique Stur. |
1931 27/12 |
Congrès fondateur à Landerneau (Finistère) du Parti National Breton (PNB) à partir de l'éclatement du Parti Autonomiste Breton (PAB): Olivier Mordrel, François Debauvais, Yann Bricler. |
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- ↑ Le Parti National Breton avait déjà sa propre milice, dirigée par Yann Goulet.
- ↑ Installé à la préfecture de Rennes, le général-gouverneur Peter Weyer publie un Verordnungsblatt des Befehlshabers der Bretagne/Journal officiel du Gouverneur de Bretagne bilingue franco-allemand.
- ↑ Source: Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch, 1978.
- ↑ Source: Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch, 1978.
- ↑ Source: Histoire de notre temps 1, textes présentés par Robert Aron, Plon, 1967.
- ↑ Allocution radiophonique d'Édouard Daladier: "L'Allemagne a tenté de développer dans notre pays une propagande qui visait au démembrement de notre patrie. Elle a cherché à provoquer par l'argent de prétendus mouvements autonomistes afin de séparer nos provinces les unes des autres. Elle a fait imprimer des cartes géographiques où notre pays est amputé et disloqué. Elle a déguisé des Allemandes en Alsaciennes pour les faire parader dans des congrès et dans des fêtes. Elle a cherché si elle pourrait trouver à prix d'or quelques traîtres en Bretagne ou en Alsace."
- ↑ Source pour ce dernier paragraphe: Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch, 1978.